mars 1871

La Commune est proclamée

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Disons-le tout de go... nous de pourrons pas extraire la seule Butte aux Cailles de l'aventure de la Commune (étymologie: "bourg affranchi du joug féodal"). Le secteur sera le théâtre de nombreux épisodes. Pas étonnant si les Amis de la Commune ont élu domicile rue des Cinq Diamants! Le XIII°, c'est Émile Duval, l'enfant du pays. C'est aussi le premier faubourg à entrer en insurrection contre le gouvernement provisoire dès le début du mois de mars 1871 et l'un des derniers à résister avec Wroblewski.

Délibérément réduite à un détail de l'Histoire, la Commune est généralement ignorée des publications scolaires. C'est grand dommage. L'étude de cet épisode majeur de l'Histoire (des Hommes) serait particulièrement instructif. Rappelons qu'en 1871, Marx a déjà publié le 1er tome du Capital (17 juillet 1867) dont l'AIT véhicule les idées à travers l'Europe,  particulièrement en France où de nombreux étrangers sont venus s'installer.

Nous n'oublions pas non plus les Communes de Province... Le Creusot, Limoges, Lyon, Marseille, Narbonne, Saint Étienne, Toulouse... leur histoire, hélas plus brève, plus vite réprimée, est évidemment commune à celle de Paris.

 

 

En attendant, à Paris, c'est toujours le Siège.

On l'a vu dans la page précédente, le Siège de Paris a commencé fin septembre 1870... un nouvel épisode approche : La Commune.

La ville est assiégée par les armées prussiennes de Bismarck... après la déchéance de Badinguet, de Mac Mahon et de Bazaine, le pseudo-gouvernement de Trochu ("breton, catholique et soldat") est parti se réfugier à Tours avant de rejoindre Bordeaux. Gambetta, parti en ballon de Montmartre début octobre, essaye de résister avec sa "guerre à outrance"... sans beaucoup de succès malgré l'aide des armées de province qui se sont levées, comme celles du Nord et de la Loire, vaincues respectivement à Saint Quentin et au Mans avant d'atteindre Paris...

La famine. Les éléphants du Jardin des Plantes, Castor et Pollux, sont dépecés.... ils finissent à la Boucherie Anglaise... dans les beaux quartiers. Mauvais présage.

Depuis le 5 janvier, l'artillerie prussienne, renforcée par les prises faites à Sedan, pilonne Paris. Les cailleux (habitants de la Butte aux Cailles) sont aux premières loges... Dans la nuit du 6 au 7 janvier, le Comité Central des vingt arrondissements de Paris placarde l'Affiche Rouge (22 signataires du XIII° sur 140) réclame la déchéance du gouvernement, la réquisition générale, la guerre à outrance... et la Commune.

Las, si Paris résiste en élevant des barricades, en renforçant les redoutes en avant des fortifs, Trochu (participe passé de "trop choir" selon Victor Hugo) envoie délibérément la Garde Nationale au casse-pipe, du 16 au 19 janvier, avec la fameuse "sortie torrentielle" de Buzenval... résultat: 4.100 morts. Le lendemain, il démissionne. La foule, dont 150 hommes du 101ème bataillon du XIII° réclame à nouveau devant l'Hôtel de Ville, "la guerre à outrance, pas d'armistice... et la Commune". Fusillade, 50 morts... force reste au Gouvernement de Défense Nationale. Les bombardements prussiens s'accentuent. De nombreux obus tombent autour de la Place d'Italie. Bismarck enfonce le clou de l'humiliation en proclamant l'Empire Allemand (18 janvier) dans la Galerie des Glaces à Versailles (L'empire allemand est maintenant constitué des états de Bavière, Saxe, Prusse et Wurtemberg.).

Paris ne cède pas... (Belfort non plus).

Le blocus de Paris est sans faille. Toute les tentatives (depuis septembre) pour le briser ont échoué. Tout accès est condamné. Dans la ville, on renforce les barricades et les axes menant aux différents bastions. Les restrictions dues au Siège entraînent une terrible famine. Le cheptel de bœufs (24.000) et de moutons (150.000) constitué en septembre a déjà fondu. On mange maintenant les chevaux, bientôt les chiens, les chats, certains essayent même le rat qu'ils achètent au Marché aux rats installé sur la place de l'Hôtel de Ville. Des "boucheries canines et félines" apparaissent... On baptise (par dérision) "beurre de Paris" le suif de cheval. Tous les animaux du Jardin des Plantes (ours, éléphants, chameaux, porc-épic... ) ont été dépecés et mangés. On va jusqu'à décoller les papiers peints pour les faire bouillir et en récupérer la colle de poisson dont on fera des brouets étranges. Les rats évitent de sortir... leur carcasse se négocie entre 10 et 15 sous... (un peu plus s'ils viennent des halles: ils y sont plus gras.) pendant que la tranche de trompe d'éléphant évolue à 80 frs le kilo!

Pendant ce temps, le 26 janvier Jules Favre signe l'acte de capitulation, "provisoire", applicable au 28 janvier et... renouvelable toutes les trois semaines. Acte par lequel l'Alsace et la Lorraine (Belfort excepté) deviennent allemandes... les canons aussi, sans parler des cinq milliards (gloup!) de dédommagement que Bismarck réclame pour ses notes de frais !

Cet accord ne passe pas bien à Paris. Voilà maintenant trois mois que Paris est coupé du reste du pays. Paris a faim mais Paris résiste. Surtout cette histoire de canons... les Parisiens considèrent que les 227 canons qui ont été fondus avec la souscription lancée par Hugo, leur appartiennent. Ils n'iront certainement pas renforcer l'artillerie prussienne !

 

La paix contre la reddition de Paris (récupération des 227 canons) + l'Alsace + la Lorraine + cinq milliards de francs or + occupation de Paris ...

 Reichsland Elsaß-Lothringen

et puis quoi encore ?...

 

 

Ça fait maintenant bientôt cinq mois que Paris résiste aux assauts, aux bombardements et on laisse tomber tout le monde ?... il y a de quoi être amer !... pas seulement à Paris... les Alsaciens et les Lorrains aussi ! (malgré les promesses qu'on leur a faites (attribution de terres en Algérie) ils font la gueule).

Il est également prévu de faire valider cette capitulation par une Assemblée élue... Bismarck ne veut pas entendre parler du Gouvernement de Défense Nationale. Alors, vite fait, on élit une Assemblée présentable qui convienne à Otto. La province qui veut la paix, élit la frange réac de l'époque tandis qu'à Paris, malgré l'AIT  (Association Internationale des Travailleurs) on élit des représentants bourgeois démocrates (les bobos de l'époque) dont Clémenceau (maire du XVIII°) , Victor Hugo, Garibaldi , Louis Blanc etc... A Versailles, la majorité royaliste confie finalement les rênes du pouvoir au petit jean-foutre, Mr Thiers.

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