mars 1871

La Commune est proclamée

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Malgré le désespoir des députés Alsaciens (ils habitent dorénavant en Reichsland Elsaß-Lothringen), l'Assemblée avalise les termes de la capitulation le 1er mars 1871.

Paris a été trahi. Avec l'humiliation, la révolte. Vite, vite, on regroupe les canons sur les hauteurs (Belleville, Montmartre, Buttes Chaumont, Butte aux Cailles, etc...).

Thiers, n'a plus qu'un objectif, récupérer les canons de Paris, mâter ces ouvriers rebelles, ces petits-bourgeois, cette racaille républicaine socialisante, cette "vile populace".

Il en rajoute dans la provoc, sitôt après avoir lâché Paris et offert Belfort à Bismarck  contre le droit de défiler sur les Champs Elysées, il fait voter les lois scélérates de fin d'allocation pour les gardes nationaux et la fin des délais de dette... ce qui peut se traduire par expulsions (loyers impayés) et faillites des petits patrons... donc chômage, donc impayés, donc expulsions : le vieux rêve de Thiers de vider Paris des Parisiens est en bonne voie.

 

 

Dans la foulée, il interdit aussi les "clubs" et les journaux républicains.

... c'est la censure.

Provoc pour provoc, les Prussiens entrent dans Paris (ça fait partie du deal de Thiers) le 1er mars par l'ouest. Sur les Champs Elysées , il n'y a personne pour les regarder. Ils défilent devant des statues entièrement drapées de crêpe noir... ambiance (Bismarck en est, paraît-il, agacé). Ils en ressortent le lendemain  

Le 3 mars, à la Butte aux Cailles, Victor Emile Duval (Commandant en Chef du XIII°) commence par réquisitionner les munitions entreposées à la Manufacture des Gobelins. Il installe son QG au 5 avenue d'Italie. De ce jour, le XIII° est en insurrection. 26 canons sont récupérés dans les bastions des fortifications et alignés devant la mairie. Ils seront ensuite remisés dans l'enceinte du collège du Moulin des Prés (à l'époque, École des Frères des Ecoles Chrétiennes). L'influence de Duval inquiète... on lance déjà contre lui des mandats d'arrestation immédiate... nouvelle provocation, Blanqui et Flourens sont condamnés à mort comme instigateurs des mouvements du 31 octobre.

" Les femmes et les enfants sont l'avant-garde de l'ennemi, on doit les traiter comme tels..." (Thiers)

Le 17 mars, l' "enfermé" (Auguste Blanqui), en convalescence à Bretenoux (Lot) est arrêté la nuit même où Foutriquet donne l'ordre de récupérer ces foutus canons. La ville est en éveil. Le comité de vigilance du XVIII° se rue aussitôt sur la Butte Montmartre avec Louise Michel et Théophile Ferré en tête. Avant l'assault, Adolphe (thiers) a briefé ses troupes : "Les femmes et les enfants (...) sont l'avant-garde de l'ennemi, on doit les traiter comme tels." (sic !). On voit bien ce que ça veut dire : pas de quartier ! Le stratège avait omis une hypothèse : la troupe fraternise avec la Garde Nationale et avec ces femmes et ces enfants que Thiers destinait déjà à la chaux vive et aux cuves de phénol.

La bonne humeur règne jusqu'à ce que deux généraux (Lecomte et Thomas) soient reconnus dans la soirée. Le matin, ils donnaient l'ordre de tirer sur les insurgés (ils l'avaient déjà fait en juin 1848)  le soir, ils sont tous deux passés par les armes par ceux-là même qu'ils voulaient abattre au matin.

Dans le XIII°, le 18 mars, Émile Duval, fait donner le canon aux Gobelins. Il en dispose une quinzaine devant la Mairie. Comme dans tout Paris, on érige des barricades. Sur la rive droite, on laisse toutefois passer le cortège qui accompagne Victor Hugo et la dépouille de son fils, Charles, au Père Lachaise. Averti de l'avancée des Versaillais, Duval passe maintenant à l'offensive, il s'empare de la Gare d'Orléans, du Jardin des Plantes et bientôt de la Préfecture de Police. La ville est maintenant coupée en deux selon un axe nord/sud. A l'ouest les Versaillais, à l'est, les Fédérés avec le Comité Central... et les canons.

Le 19 mars, le Comité Central, en réunion à l' Hôtel de Ville, appelle à  jeter ensemble les bases d'une République et à élire un gouvernement dont les membres seraient sous le contrôle permanent de leurs électeurs donc révocables à tout moment (le rêve, quoi...). Le 25 mars, les Parisiens sont invités à élire leurs représentants pendant que les Versaillais et l' "Orléaniste" appellent à la résistance contre ces "criminels".  Le 26 mars, 50% des inscrits parisiens viennent voter (les autres sont probablement partis se planquer en province ou à Versailles). Dans le XIII°, sont élus Léo Meillet, Victor Emile Duval, Jean-Baptiste Chardon et Léo Frankel... qui posera bientôt le problème de la présence d'étrangers au sein de la Commune. Ce problème est vite évacué considérant que "toute cité a le droit de donner le titre de citoyens aux étrangers qui la servent...". Voila bien une sentence à soumettre pour méditation à nous gouvernants du moment (2010).

Le 28 mars, à l'Hôtel de Ville, une fois la liste des élus proclamée, Ranvier annonce: "Le Comité Central remet ses pouvoirs à La Commune [...]

" AU NOM DU PEUPLE, LA COMMUNE EST PROCLAMÉE ! "

Et, à Versailles, qu'en pense-t-on ?...  Lissagaray le résume fort bien :

 

" ... ils n'eurent qu'une pensée: saigner Paris."

 

  le décor est planté !

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