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A Paris, l'eau potable manque. Les épidémies de choléra ne sont pas rares (comme celle de 1832). On cherche de l'eau propre. En 1854, un nouveau forage est commencé à Passy. On avait prévu deux ans, il en faudra six pour atteindre l'eau à 586 mètres (forage approfondi en 1994 à 647 m). De nouveaux forages sont maintenant décidés dont celui de la Butte aux Cailles qu'Arago proposait déjà en 1864 pour augmenter le faible débit estival de la Bièvre. En 1866, le forage commence. Le siège de Paris, la Commune, l'enterrement de la Bièvre... autant de raisons pour oublier le forage qui reste à l'abandon. On baptise néanmoins l'endroit: "Place du Puits Artésien" (la place ne s'appellera Paul Verlaine qu'en 1905). Pendant ce temps, un aqueduc conduit l'eau de la Vanne jusqu'au réservoir de
Montsouris (1874) bientôt grossie de celles du Loing et
du Lunain (1900). Abandonné durant vingt ans, le
forage de la Butte aux Cailles reprend. En 1903, l'eau jaillit enfin de -582 mètres mais il n'y a plus de
Bièvre (ou si peu) à alimenter.
Récemment, en 2000, le puits a été approfondi jusqu'à la cote -620 m. Une fontaine permet maintenant de tirer l'eau du puits. On vous laisse apprécier l'esthétique tubulaire chromée inoxydable. On imagine que le 'designer' écoutait en boucle les Tubular Bells de Mike Oldfield dans sa jeunesse... |