L' Histoire et la Butte aux Cailles

La rivière Bièvre

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La rivière Bièvre       Artésien ?... qu'est-ce que l'Artois vient faire sur la Butte ? Il paraît  que ce sont des moines d'Artois qui ont développé cette technique de forage dite artésienne. Pour faire simple, il s'agit de forer jusqu'à atteindre une nappe souterraine pour permettre à l'eau de jaillir spontanément par la simple pression de la nappe. Cette eau est qualifiée d'eau artésienne (par contre, il est important de noter qu'un moine peut être artésien sans être jaillissant).

Les sarcasmes et quolibets qui ont accompagné Arago pendant le forage du premier puits artésien à Grenelle se sont tus sitôt que l'eau a finalement jailli une fois la cote 548 atteinte. Il faut reconnaître que pendant huit ans, un manège de chevaux avait tourné sans cesse (et sans résultat) pour creuser la couche étanche du sous-sol (1833/1841).

A Paris, l'eau potable manque. Les épidémies de choléra ne sont pas rares (comme celle de 1832). On cherche de l'eau propre. En 1854, un nouveau forage est commencé à Passy. On avait prévu deux ans, il en faudra six pour atteindre l'eau à 586 mètres (forage approfondi en 1994 à 647 m).  De nouveaux forages sont maintenant décidés dont celui de la Butte aux Cailles qu'Arago proposait déjà en 1864 pour augmenter le faible débit estival de la Bièvre. En 1866, le forage commence. Le siège de Paris, la Commune, l'enterrement de la Bièvre... autant de raisons pour oublier le forage qui reste à l'abandon. On baptise néanmoins l'endroit: "Place du Puits Artésien" (la place ne s'appellera Paul Verlaine qu'en 1905).

Pendant ce temps, un aqueduc conduit l'eau de la Vanne jusqu'au réservoir de Montsouris (1874) bientôt grossie de celles du Loing et du Lunain (1900). Abandonné durant vingt ans, le forage de la Butte aux Cailles reprend. En 1903, l'eau jaillit enfin de -582 mètres mais il n'y a plus de Bièvre (ou si peu) à alimenter. Avec l'eau chaude (28°), on attend cinq ans avant d'installer un établissement de bains douches, l'hygiène publique est dans l'air du temps... hygiène publique, hygiène pour pauvres... ça tombe bien, les pauvres, ce n'est pas ce qu'il manque par ici.

Récemment, en 2000, le puits a été approfondi jusqu'à la cote -620 m. Une fontaine permet maintenant de tirer l'eau du puits. On vous laisse apprécier l'esthétique tubulaire chromée inoxydable. On imagine que le 'designer' écoutait en boucle les Tubular Bells de Mike Oldfield dans sa jeunesse...  

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