


La
place de la Commune a curieusement été inaugurée sur la Butte aux Cailles
par les frères ennemis Tib & Toub*,
129 ans après que les chiens de Foutriquet eurent scrupuleusement exécuté
ses consignes.
*
Tiberi et Toubon,
deux maires du siècle passé, certainement deux grands admirateurs de la Commune. |

Après le carnage
viennent les simulacres de procès dont les juges sont ceux-là même qui
massacraient durant la
semaine
sanglante.
Les condamnés à la déportation
(3859) ou à l'emprisonnement
(13700) sont embastillés dans
tous les forts, pontons et casemates disponibles, jusque dans le chenil de
Saint Germain ! Sur l'île d'Aix, sur l'île de Ré, sur l' île d'Oléron, sur l'île Madame, Belle Isle, Quélern etc... partout où les prisonniers peuvent être
parqués. La promiscuité, l'hygiène déplorable et les sévices provoquent déjà
la mort de 2.000 détenus avant même leur départ vers une prison ou un
embarcadère.
La Nouvelle Calédonie, récemment colonisée, offre
plusieurs avantages. D'abord, c'est loin... même si la "racaille" se rebelle, on n'en entendra pas parler... on pourra mâter les
émeutes tranquillement, sans témoins. En mars 1872,
Thiers appose sa griffe sur l'acte qui
officialise les lieux de déportation
(ça
fait déjà dix mois que les prisonniers sont parqués comme des bêtes). La
presqu'île Ducos et l' île de Nou disposent d'une enceinte fortifiée , les
îles Maré et des Pins seront affectées à la "déportation simple".
Le 3 mai 1872, les 300
premiers prisonniers
embarquent, sur la Danaé, pour
un
trajet de trois à cinq mois en cale. Eau croupie, biscuits moisis, dysenterie et scorbut font des ravages. Sans compter le sadisme de certains commandants
comme ce Cdt Lapierre qui,
sur la "Sémiramis", fait attacher deux hommes sur la chaudière... il
"obtient" 34 morts et soixante "alités" en un seul voyage!
(c'est bon pour son
avancement.)
On n'oublie pas d'emporter une
guillotine... ça peut servir, d'ailleurs ça servira. Pour l'ambiance, on l'installe sur le
Boulevard du Crime à l' île Nou.
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La
période du bagne des insurgés de la Commune mériterait un site exclusivement
dédié... mais, là, on s'écarte
vraiment trop de la Butte aux Cailles ! On vous invite donc à consulter
(voir références). Rappelons tout
de même que Louise Michel, condamnée à la déportation alors qu'elle
revendiquait la mort
(... si vous n'êtes pas
des lâches, tuez moi. "), a été internée sur la presqu'île Ducos.
Elle sera une des rares a établir une relation intelligente avec les
indigènes canaques.
Notons
aussi qu'il
faudra attendre juillet 1880 pour qu'une Loi d'amnistie soit enfin votée...
trop tard pour beaucoup.
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> Suite 1873
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"les déportés sont plus heureux que nos soldats, car
nos soldats ont des factions à faire, tandis que le déporté vit au
milieu des fleurs de son jardin."
Amiral
Fourichon.
L'humour de la Royale est toujours désopilant
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commentaires ?...
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