mars 1871

La Commune est proclamée

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la fin...

 

La place de la Commune a curieusement été inaugurée sur la Butte aux Cailles par les frères ennemis Tib & Toub*, 129 ans après que les chiens de Foutriquet eurent scrupuleusement exécuté ses consignes.

 

 

* Tiberi et Toubon, deux maires du siècle passé, certainement deux grands admirateurs de la Commune.

Condamnés

Après le carnage viennent les simulacres de procès dont les juges sont ceux-là même qui massacraient durant la semaine sanglante. Les condamnés à la déportation (3859) ou à l'emprisonnement (13700) sont embastillés dans tous les forts, pontons et casemates disponibles, jusque dans le chenil de Saint Germain ! Sur l'île d'Aix, sur l'île de Ré, sur l' île d'Oléron, sur l'île Madame, Belle Isle, Quélern etc... partout où les prisonniers peuvent être parqués. La promiscuité, l'hygiène déplorable et les sévices provoquent déjà la mort de 2.000 détenus avant même leur départ vers une prison ou un embarcadère.

Condamnés 

La Nouvelle Calédonie, récemment colonisée, offre plusieurs avantages. D'abord, c'est loin... même si la "racaille" se rebelle, on n'en entendra pas parler... on pourra mâter les émeutes tranquillement, sans témoins. En mars 1872, Thiers appose sa griffe sur l'acte qui officialise les lieux de déportation (ça fait déjà dix mois que les prisonniers sont parqués comme des bêtes). La presqu'île Ducos et l' île de Nou disposent d'une enceinte fortifiée , les îles Maré et des Pins seront affectées à la "déportation simple".

Le 3 mai 1872, les 300 premiers prisonniers embarquent, sur la Danaé, pour un trajet de trois à cinq mois en cale. Eau croupie, biscuits moisis, dysenterie et scorbut font des ravages. Sans compter le sadisme de certains commandants comme ce Cdt Lapierre qui, sur la "Sémiramis", fait attacher deux hommes sur la chaudière... il "obtient" 34 morts et soixante "alités" en un seul voyage! (c'est bon pour son avancement.)

On n'oublie pas d'emporter une guillotine... ça peut servir, d'ailleurs ça servira. Pour l'ambiance, on l'installe sur le Boulevard du Crime à l' île Nou.

La période du bagne des insurgés de la Commune mériterait un site exclusivement dédié... mais, là, on s'écarte vraiment trop de la Butte aux Cailles ! On vous invite donc à consulter (voir références). Rappelons tout de même que Louise Michel, condamnée à la déportation alors qu'elle revendiquait la mort (... si vous n'êtes pas des lâches, tuez moi. "), a été internée sur la presqu'île Ducos. Elle sera une des rares a établir une relation intelligente avec les indigènes canaques.  

Notons aussi qu'il faudra attendre juillet 1880 pour qu'une Loi d'amnistie soit enfin votée... trop tard pour beaucoup. 

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"les déportés sont plus heureux que nos soldats, car nos soldats ont des factions à faire, tandis que le déporté vit au milieu des fleurs de son jardin."

Amiral Fourichon.

L'humour de la Royale est toujours désopilant

 

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