La Butte aux Cailles
dans l'Histoire.

 

      III° République
   1873

enfant zonier

 

 

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bof... Mac Mahon... ça ne nous branche pas trop... vous pouvez sauter directement vers la  Butte aux Cailles. 

Quoi de neuf ?...

Mac Mahon... ça patauge dans le consensus... ça sent l'ordre moral et la poudre de riz... et puis, une victoire électorale sur un défunt (Thiers), n'apporte pas la Gloire. Surtout que le souvenir de Sedan est encore récent... Mac Mahon était prisonnier à Wiesbaden... l'Alsace et la Lorraine sont aujourd'hui prussiennes. La profonde blessure de la Commune a entraîné avec elle une haine glaciale, muette et réciproque entre deux mondes qui se méprisent et préfèrent s'ignorer. Mac Mahon est donc Président de la République (1873) après avoir commandé l'armée des Versaillais pendant la Commune.

Les grands travaux reprennent. Les Versaillais d'hier en profitent pour lancer une souscription nationale afin de chapeauter Montmartre d'une montagne dégoulinante de chantilly, ils appellent ça une basilique. Il s'agit maintenant d'expier les crimes de la Commune (voir ci contre). Dans Paris, les expulsions continuent, l'application des nouvelles techniques accélèrent la transformation de la Ville: 

  • Les premiers tramways (à vapeur) roulent de Montparnasse à la Gare d'Orléans (1874) (la Petite Ceinture existe déjà depuis 1845).
  • L'Opéra de Garnier est inauguré (1875).
  • On installe l'éclairage électrique avenue de l'Opéra et place de l'Etoile (1878).
  • Inauguration de l'Exposition Universelle au Trocadéro (1878).
  • On installe les premiers éléments du réseau téléphonique (1879)... ça va vite !

En 1879, on retient "La Marseillaise" et ses sillons plein de sang impur comme hymne national. Le drapeau tricolore attendra encore un peu pour réapparaître le 14 juillet 1880.

En 1880, après une période de froid terrible, le dégel déclenche des inondations impressionnantes. A Paris la Seine emporte tout. Les dégâts sont énormes, le pont des Invalides, déjà en reconstruction, est emporté. Inspectant les inondations de la Garonne, l'impayable Mac Mahon lance son célébrissime "que d'eau, que d'eau" (on avait déjà eu droit, 35 ans plus tôt, au fameux " j'y suis, j'y reste" de Malakoff... il lui faut un certain temps entre deux bons mots...)

En 1880, toujours, la loi d'amnistie pour les communards est enfin votée. Le 14 juillet est institué Fête Nationale. La même année, Jules Ferry, l'ancêtre de l'éphémère ministre philosophe, est un fervent partisan de l'expansion coloniale (Tonkin, Madagascar, Afrique...). Devant l'Assemblée Nationale (juillet 1885), Jules Ferry se lance dans une envolée lyrique et profère des énormités telles que:

                                               «Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures».

ben voyons... ça sent à peine le droit d'ingérence... On comprend qu'il se place (a priori) au sein des "races supérieures"... Bref, Jules Ferry, n'a pas été que le chantre de la laïcité dans l'instruction publique!

En 1885, les "races supérieures" se partagent le gâteau africain... Bismarck laisse faire, la France emporte une grosse part du gâteau... ça devrait faire passer les pilules alsacienne et lorraine... définitivement... enfin, c'est ce qu'il présage.

Déjà, on prépare l' Exposition Universelle de 1889... ( à la Gloire de la révolution de 1789... en plein Ordre Moral ! ) Gustave Eiffel commence sa tour dans la contestation générale... il faudra quand même deux ans pour boulonner son Mécano qui deviendra rapidement l'emblème parisien.

Les vingt cinq millions (!) de visiteurs de l'Expo repartent tous avec une image de la Tour dans leurs bagages.

Notons que Gustave Eiffel s'est attribué le projet qui avait remporté le Concours de l'Exposition Universelle. Initialement, la conception de  la "très haute tour de fer" revient aux deux ingénieurs Koechlin et Nouguier. En finançant le projet, Eiffel "donne" son nom à la Tour... c'est vrai que c'est plus facile à dire que la tour Koechlin et Nouguier...

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une basilique à Montmartre

Il est tout de même curieux que l'Assemblée Nationale de la République valide par son vote une demande de Dieu!...

 En fait, il y a eu détournement d'objectif. Initialement, le Pape s'était considéré prisonnier, au Vatican, du fait du départ et de l'effondrement des armées françaises à Sedan (1870). Pour réparer cet "attentat sacrilège contre le vicaire de Jésus Christ", deux intégristes pur jus, deux beaufs (des vrais, ils ont épousé deux soeurs!), font le voeu de bâtir une basilique dédiée au Sacré Coeur pour laver les ignominieux péchés de la France. L'un est rentier et gère son héritage. Il a nom Hubert Rohault de Fleury. L'autre, Alexandre Legentil, "gros" négociant de tissus, a également hérité des affaires paternelles.

En fait, ces deux oiseaux ne supportent pas cette République qui vient de naître et qui "arrache les crucifix des murs d'école" !

Ils envoient des monceaux de lettres à tous les bons chrétiens de France ... lorsqu'arrive la Commune.

Sitôt nettoyé le sang que Foutriquet a fait couler, nos duettistes repartent à la charge et obtiennent du récent gouvernement de Mac Mahon (le gouvernement de l'Ordre Moral) le feu vert pour le projet. Le choix du site de Montmartre est justifié par le martyre de Saint Denis... mais nul n'est dupe, c'est le lieu même où ont débuté les insurrections annonciatrices de la Commune. Initialement, ils voulaient l'emplacement de l'Opéra, la Gomorrhe de l'époque...

Depuis, Montmartre peut se prévaloir du monument le plus laid de Paris. (genre choucroute chantilly pseudo byzantine... enfin, c'est ce qui plaît aux intégristes d'alors). Encore aujourd'hui, nombreux sont ceux qui souhaitent ou demandent sa destruction.(voir références)

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