XIX° siècle 1848 suite...

 

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Revenons à La Butte ...

Les projets de feu Louis-Philippe sont toujours d'actualité. Le 1er janvier 1860, Paris est dorénavant structuré en vingt arrondissements selon l'escargot que nous connaissons encore. Parmi ces vingt arrondissements, le XIII° comprend maintenant les territoires de Gentilly, coincés entre l'enceinte des Fermiers Généraux et la nouvelle ligne de Fortifications construite après la "Loi des Bastilles" que Thiers avait fait voter sous Louis-Philippe. 

Située jusqu'à présent hors les murs, de l'autre côté des Barrières, la Butte aux Cailles a encore conservé son aspect bucolique et campagnard. On y vient en promenade à travers les "clos" et jardins. De maigres biquettes grignotent hardiment les broussailles. Assis dans l'herbe, on rêve sur l'horizon des toits de Paris, le dôme du Val de Grâce, le clocher de Saint Etienne du Mont, l'Observatoire... Mais, déjà, tout le long de la Bièvre, se sont installées une multitude de petites industries qui transforment la rivière en ru nauséabond.

Avec la vague d'expulsions qui précèdent les travaux d'Haussmann, on commence à bâtir de tous côtés des petites maisons et ateliers... les habitants de la Butte aux Cailles s'appellent maintenant des "Cailleux". Du côté du quartier de la Gare, le secteur devient une poche de misère où les "jauniers" servent un alcool frelaté de safran aux malfrats qui viennent se fondre dans ce ghetto avant l'heure (cité Doré) dont le terrain avait pourtant été offert par une âme généreuse (Mr Doré) pour permettre aux malheureux d'y cultiver un carré potager.

Avec Napoléon III, les Parisiens n'en ont pas fini...  il n'y a pas que les Parisiens d'ailleurs !  A commencer par les Canaques de Nouvelle Calédonie qui ne s'attendaient pas à être "possédés"... puisque Badinguet, voulant reconstituer un empire colonial, abandonné depuis 100 ans (un empereur se doit d'avoir un empire), prend possession de la Nouvelle-Calédonie (1853) par le contre-amiral Febvrier-Despointes... on s'en servira bientôt comme colonie pénitentiaire... on le verra bientôt... avec l'exil des Communards.

Les Viêtnamiens suivront la même destinée avec le traité de Saïgon (5 juin 1862). Eux aussi, auront droit à leur bagne, sur les îles Con Dao à Poulo Condor... La vocation civilisatrice de la France coloniale impliquait à l'évidence l'aménagement de bagnes et colonies pénitentiaires avec une petite église fleurie pour le personnel et une petite place pour la guillotine... mais, c'est une autre histoire.

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