25 juin 1848  Massacre à 
la (Belle) Moissonneuse...

 

Mort du général Bréa                  

En 1848, depuis le mois de mai, Paris est en ébullition. Voulant contraindre le gouvernement à soutenir la Pologne dans sa lutte contre la Russie, les chefs socialistes (Barbès, Blanqui et Raspail) sont emprisonnés tandis que l'armée réprime dans le sang toutes les manifestations.

En juin, lorsque l'Assemblée Constituante décide la fermeture des Ateliers Généraux, la population ouvrière de Paris se sent flouée et, spontanément (va savoir?) des barricades se dressent un peu partout, en particulier à la Barrière de Fontainebleau (place d'Italie). Cavaignac est chargé  de mâter la révolte. Le 25 juin, tentant de calmer les esprits, l'archevêque de Paris, Affre (on est supposé donner du "monseigneur"), se fait tuer au cours d'échanges de tirs.

Le 25 juin, toujours, c'est un dimanche, le Général Bréa arrive à la Barrière d'Italie pour remplacer le Général Damesme blessé (il n'est guère connu aujourd'hui que par la rue qui porte son nom dans le XIII°). Bréa commande une troupe de 2000 hommes alors que 2500 insurgés tiennent la Barrière. En s'approchant pour parlementer, Bréa et ses aides de camp sont alpagués, pris en otage, puis enfermés dans les pavillons de l'octroi. Cavaignac maintient son ordre de faire donner le canon. Les insurgés reculent alors pour s'abriter avec Bréa à la Maison Blanche au restaurant "le Grand Salon" (tenu alors par Dodelin, maire de Gentilly ). Profitant d'une accalmie, les otages sont conduits à  La Belle Moissonneuse, de l'autre côté de la route de Fontainebleau (avenue d'Italie). Les canonnades ordonnées par Cavaignac sèment la débandade et la panique. La vengeance enflamme les esprits, le Général Bréa et le Commandant Mangin sont massacrés à coups de hache par un dénommé Daix  aidé de quatre insurgés (Lahr, Chopart, Noury et Vappreaux).

Le lendemain, 26 juin, on dénombre dans Paris plus de 5.500 morts ! (4.000 insurgés, 1.500 soldats), sans compter les 11.000 manifestants qui sont emprisonnés. 

La France reconnaissante de cet acte glorieux nommera Cavaignac chef du gouvernement.

Guillotine.  

Sur les cinq inculpés du meurtre de Bréa, deux sont condamnés aux galères (Noury et Vappreaux), pour Daix, Choppart et Lahr ce sera  la mort.

On installe pour eux les bois de justice sur la future place d' Italie. On mande le bourreau mais après l'avoir vainement recherché dans tout Paris, on apprend qu'il a déménagé. Lorsqu'enfin on trouve sa nouvelle adresse, il n'est pas là :

Sanson est, ce soir-là, à l'Opéra ... on y donne "Le Violon du Diable" de Paganini ! C'est un bourreau mélomane. L'exécution est alors reportée au lendemain.

Une chance pour Chopart dont la grâce a été signée peu avant minuit (ça tient à peu de chose ! ). Daix et Lahr, eux,  seront guillotinés le 17 mars 1849, en exécution publique mais le "public" est maintenu à distance par une troupe imposante.                     (lire ->)

 

Pour les exécutions de Daix et de Lahr, on craint les réactions épidermiques de la foule... pas moins de 25.000 soldats protègent le site de la guillotine (Place d'Italie). Pour plus de sécurité, sept canons sont disposés vers chacune des routes qui convergent sur la Barrière de Fontainebleau.

 

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